Annexe 11 – Lutte contre l’absentéisme et l’échec scolaire
ANNEXE 11
LUTTE CONTRE L’ABSENTEISME ET L’ECHEC SCOLAIRE
L’absentéisme prend des proportions alarmantes à en juger par les statistiques du Ministère de la Communauté Flamande qui révèlent qu’au cours de l’année scolaire 2009-2010 avoir recensé 5640 cas d’absentéisme chronique dans des villes comme Gand, Anvers et Bruxelles, soit une augmentation de 11,6% par rapport à l’année précédente.
En Communauté française, le SCOS (Service de Contrôle de l’Obligation Scolaire) a ouvert, en 2010-2011, 6.814 dossiers au fondamental ordinaire, 651 au fondamental spécialisé (au total 7.465), qui se répartissent comme suit: Hainaut (3.371 dossiers), Bruxelles (2.029 dossiers), Liège (1.319 dossiers), Namur (410 dossiers), Luxembourg (203 dossiers) et le Brabant wallon (133 dossiers).
Au secondaire ordinaire, le SCOS a ouvert 2.807 dossiers, 644 au secondaire spécialisé (total: 3.451) qui se répartissent comme suit: Hainaut (1.142 dossiers), Bruxelles (1.049 dossiers), Liège (745 dossiers), Namur (230 dossiers), Luxembourg (133 dossiers) et le Brabant wallon (152 dossiers).
Précisons cependant qu’un même élève, récidiviste forcené, peut générer plusieurs dossiers.
Il est certain également que le nombre de dossiers ouverts par le SCOS ne couvre pas l’ensemble du phénomène car la Communauté française n’est en effet saisie qu’au-delà d’un certain nombre de jours d’absence (après 9 demi-jours d’absence injustifiée au fondamental et après 31 demi-jours au secondaire).
Comment l’expliquer?
Les raisons sont nombreuses.
1. le manque de motivation pour l’école: ce problème est surtout important à l’âge de la puberté (15/16 ans), dans l’enseignement secondaire par conséquent, alors que les élèves sont ‘condamnés’ à rester 2 années encore à l’école. Ce phénomène se manifeste aussi bien dans l’enseignement général que dans le qualifiant (technique et professionnel).
Mais s’ils n’aiment pas les cours théoriques, les élèves restent motivés cependant pour les branches pratiques. La plupart d’entre eux ne voient pas l’utilité de certains cours.
2. l’attitude des parents: ils exigent trop de leurs enfants. Ils veulent qu’ils fréquentent un enseignement général à cause de l’image négative de l’enseignement qualifiant.
3. la compétitivité entre écoles: on multiplie les interrogations, les devoirs à domicile, les examens et la pression devient trop forte. On compare et classe les élèves ce qui est ressenti comme humiliant.
4. le dégoût de l’apprentissage: ils rejettent l’école et même quand on leur donne la possibilité d’étudier ailleurs (par exemple: dans les cours du soir), ils n’en veulent pas.
5. Liberté acquise: beaucoup d’enfants de 14-15 ans décident seuls de leurs loisirs sans qu’interviennent leurs parents. Dès lors, ils comprennent mal que la ‘liberté’ acquise à la maison puisse être battue en brèche à l’école.
Les parents devraient avoir une attitude plus réaliste, être moins ambitieux et tenir davantage compte des possibilités intellectuelles de leurs enfants. Trop de parents ont peur de perdre la face quand leurs enfants doivent quitter l’enseignement général pour l’enseignement qualifiant.
Cette situation est préjudiciable à tous les élèves car on constate une chute importante du niveau, les élèves démotivés créant un climat peu propice à l’étude.
Faut-il pour autant réduire la durée de la scolarité obligatoire? Non, car on risque alors de mettre sur le marché du travail des jeunes non qualifiés.
Lutter contre l’échec scolaire
La démotivation qui entraîne l’absentéisme est très souvent le résultat de l’échec scolaire.
Il faut donc lutter contre l’échec scolaire en n’obligeant pas l’élève à redoubler de classe parce qu’il ne maîtrise pas toute la matière.
La certification par unité (CPU) doit offrir à l’élève qui a raté une unité de pouvoir la recommencer sans devoir représenter toutes celles qu’il a acquises. Cette solution suppose une individualisation des parcours de formation, la pratique d’une évaluation formative, des moyens pour organiser la remédiation et un découpage du temps scolaire différent.
Ceci implique également la nécessité de se référer à des référentiels communs aux opérateurs scolaires et à ceux de la formation professionnelle donc à un découpage identique des unités de formation. Il faut éviter bien sûr de tomber dans une pseudo-formation professionnelle en n’étant conscient du fait que l’on ne maîtrise un métier que si l’on maîtrise l’ensemble des compétences nécessaires à l’exercer. On ne peut être qualifié si l’on dispose seulement de compétences partielles ou fragmentaires.
Ce serait une erreur également de faire l’impasse sur une formation générale au profit de la fonctionnalité car chaque jeune, quelle que soit son orientation, doit pouvoir avoir accès à une formation générale et citoyenne de qualité pour pouvoir communiquer avec les autres et accéder à la citoyenneté critique.
C’est pourquoi il faut retarder le plus possible la sélection, laisser les jeunes mûrir leur projet, éviter les relégations en instaurant un tronc commun jusqu’à l’âge de 15 ans.