Outils transversaux

C. OUTILS TRANSVERSAUX

1.  Pensée critique

Est un savoir-faire qui peut être appris, pratiqué et maîtrisé.

Elle recherche les informations, les évidences, les preuves ou les témoignages et la documentation pour les analyser, les interpréter (donc les comprendre) et les évaluer.

Elle s’appuie pour la recherche sur la communication

Si les compétences en langue maternelle et en mathématiques sont des bases indispensables, savoir-penser permet de maîtriser tous les domaines des compétences.

L’école veillera par conséquent à développer le questionnement et le raisonnement dans la méthode de travail de l’élève afin de l’aider à résoudre tous les problèmes qu’il rencontrera.

Le lien entre le savoir-penser et l’éducation est évident : on ne peut bien apprendre sans bien penser.

Mais la pensée critique est utile en dehors de la classe car le citoyen doit être également un penseur critique afin de pouvoir comparer et évaluer pour prendre des décisions sensées.

2. Résolution de problèmes

C’est le processus qui permet d’appliquer des méthodes scientifiques et techniques afin de définir un problème, d’imaginer des solutions possibles, d’en contrôler la réalisation pour in fine évaluer l’efficacité de la solution choisie.

La résolution de problèmes comprend :

i. la capacité à formuler le problème

ii. la compréhension des éléments essentiels du problème

Elle s’appuie sur des stratégies pour :

–    rechercher et trier les informations, pour en extraire l’information pertinente

–     utiliser les outils les plus adéquats afin de solutionner le problème

–     rechercher des solutions alternatives si les premiers essais n’ont pas permis de réussir

–     communiquer avec d’autres en vue de coopérer, ce qui confère une dimension sociale qui s’appuie sur le travail d’équipe.

3. Prise de décision

La définition d’un problème et  l’analyse des éléments qui le composent, débouchent, en s’appuyant sur la pensée critique, sur la prise de décision qu’il faudra in fine évaluer afin de s’assurer de l’efficacité de la décision prise.

4. Communication et coopération

Vu la complexité et le nombre de problèmes, la masse d’informations à traiter (recherche, tri), le souci d’une haute productivité immédiate, il n’est plus pensable que l’individu travaille seul.

Il sera amené à communiquer avec d’autres personnes pour enrichir son information,  la trier, entendre d’autres points de vue. Il sera amené à coopérer (le travail en équipe est aujourd’hui déjà une composante essentielle de la vie professionnelle).

Communication, coopération, travail d’équipe doivent s’acquérir, se pratiquer dès le plus jeune âge, dans la famille, à l’école, dans la formation professionnelle.

On apprend beaucoup des autres.

 

 On retient  

-10% de ce que l’on entend

-30% de ce que l’on lit

-90% de ce que l’on fait

5. Pédagogie du projet

‘ Tell me and I will forget

  Teach me and I will remember

  Involve me and I will learn’

Dans la vie quotidienne, les problèmes rencontrés sont rarement résolus par la mise en oeuvre des connaissances d’une seule discipline.

A cet égard, un outil d’apprentissage efficace est le projet qui permet de structurer, de mobiliser et de transférer les apprentissages.

Le projet permet à l’élève de mieux saisir la relation entre les connaissances acquises à l’école et le monde qui l’entoure.

En outre, la pédagogie du projet fait appel à l’interdisciplinarité qui renforce la motivation et encourage l’apprentissage, la pensée critique et le travail en équipe.

Menée en équipe, la pédagogie du projet est particulièrement porteuse pour développer des compétences en lecture, écriture, langage oral et utilisation d’outils comme pour mobiliser des capacités et des attitudes relevant de l’autonomie et de l’initiative.

Elle permet également la mise en oeuvre de tâches complexes, la gestion de situations concrètes de la vie réelle, complexes n’étant pas synonymes de compliquées.

Les tâches complexes permettent d’évaluer positivement connaissances et capacités alors que les tâches simples apprennent à faire des ‘gammes’.

Exemples :

1. Quelles sont les compétences requises pour construire un pont ?

La construction d’un pont fait appel aux savoirs et aux savoir-faire de :

– un géologue pour l’étude du terrain

– un géomètre pour mesurer le terrain

– un mathématicien /bureau d’études pour le calcul de la résistance des matériaux

– un ingénieur-architecte pour la conception de l’ouvrage

– un entrepreneur pour la réalisation de l’ouvrage

– un surveillant des travaux pour le respect du cahier des charges

– un peintre pour les finitions esthétiques

– …

2. Quelles sont les compétences nécessaires pour monter une pièce de théâtre ?

– il faut choisir une pièce en fonction du public et/ou de l’effet désiré (comédie, tragédie,

drame, …)

– assurer le casting : distribution des rôles en fonction du texte (sensibilité dramatique,

expérience artistique, …)

– mémoriser les textes

– mise en scène

– monter les décors

– imprimer les affiches, les billets,

– accueillir et placer les spectateurs

– …

La pédagogie du projet, utilisable avec des élèves dès leur plus jeune âge, trouve un prolongement dans la création de mini-entreprises.
Cette pédagogie active place l’apprenant au centre de son apprentissage, le motive, le responsabilise et lui donne confiance en soi.
Cette pédagogie éveille, en outre, le goût d’entreprendre et démontre qu’en utilisant les énergies autour d’un même projet, on se rend compte que certains élèves sont bons pour tel aspect du projet alors que d’autres sont meilleurs pour d’autres aspects.
Les élèves sont ainsi amenés, progressivement, à exercer une réflexibilité par rapport au projet et la pratique de cette réflexibilité leur permettra, à l’avenir, de mieux s’orienter, quand ils entreront sur le marché du travail.

Selon le réseau ‘Junior Achievement’, les jeunes qui prennent part à la création d’une mini-entreprise, ont 4 à 5 fois plus de chances de trouver un emploi. Ils sont plus motivés sur le plan professionnel, ont plus confiance en eux et font de meilleurs choix au niveau de leur orientation professionnelle.

Pour favoriser la mise en place de cet esprit d’entreprise, il faut aussi que les enseignants soient formés à cette pédagogie. Il faut les outiller afin qu’ils utilisent cette démarche dans leurs cours et dans leurs classes. Il faut les former à être des accompagnateurs et non plus des transmetteurs de savoirs. Ils doivent être convaincus également de l’efficacité du travail interdisciplinaire.
Ils doivent inciter les élèves à lancer des projets et les aider face à des difficultés.

Une jeunesse mieux formée, éveillée à l’esprit d’entreprendre est susceptible d’apporter des idées nouvelles et d’aider à réformer la société sachant que l’avenir économique de notre société passe par la création de PME.
(Voir ANNEXE: la pédagogie du projet)