Contenus – Méthodes – Evaluation

MISSIONS DE L’ECOLE

L’assurance de qualité est au centre de toutes les préoccupations.

L’enseignement se trouve  à un croisement. Il doit glisser d’une approche basée sur des programmes traditionnels (centrés sur des contenus matière) et une évaluation sommative vers une approche centrée sur les résultats individuels de l’apprenant, l’acquisition de compétences et l’évaluation formative et continue.

A l’heure où l’on parle de porter de 3 à 5 ans la formation des maîtres et de déterminer un contenu pour cette formation, il me paraît souhaitable de définir, en premier lieu, les missions de l’école, les objectifs d’apprentissage et le contexte dans lequel le maître de demain sera amené à évoluer.

L’Europe a, par la Déclaration de Bologne (1999), la Conférence de Berlin (2003) et le Traité de Lisbonne (2010)* définit à nouveau la mission du maître et sa formation dans un ensemble de compétences.

Le Processus de Bologne tend à mettre les résultats de l’apprentissage (acquis) et non les savoirs au coeur de la pratique pédagogique.

L’école a une fonction éducative et une fonction de socialisation

  • Faciliter le passage de l’individu de l’enfance à l’âge adulte
  • Veiller à l’épanouissement personnel de chaque élève
  • Rendre l’élève créatif et innovant
  • Lui insuffler l’esprit d’entreprise
  • Lui donner les outils pour un apprentissage tout au long de la vie
  • Le préparer au marché du travail, à la vie économique
  • L’armer pour la vie en société pour assurer, par l’intégration, la cohésion sociale
  • Faire de l’individu un citoyen mûr et responsable

*    Objectifs pour 2020 :

  • 80% de la population doit avoir une qualification de base
  • 50% de la population doit bénéficier d’une éducation d’un niveau élevé

 

DES COMPETENCES ET DES OUTILS POUR LE XXIème SIECLE

Notre façon de vivre, de travailler, d’apprendre, de jouer même a connu un profond changement au cours des vingt dernières années.

Les Techniques de l’Information et de la Communication (TIC) ont entraîné, mondialement, des changements technologiques, économiques et culturels. Le PC et l’Internet ont ouvert des possibilités nouvelles et ont profondément changé les exigences du monde du travail.

Nous assistons, en outre, à l’émergence de nouveaux marchés en Chine, en Inde et au Brésil.

Aussi pour s’intégrer et s’épanouir dans cette mondialisation de l’économie et dans une société fondée sur la connaissance et la communication, le travailleur doit avoir des compétences (une combinaison de savoirs, savoir-faire et d’attitudes) nécessaires pour s’adapter, avec souplesse et efficacité, à un monde en évolution constante et rapide.

Il devra faire preuve de flexibilité, d’adaptabilité, d’actualisation, de tempérament volontaire, de responsabilité, d’une capacité à travailler seul ou en équipe ; il sera davantage encore redevable envers son employeur, ses partenaires, ses clients, envers la société.  Il devra être capable d’innover, de résoudre des problèmes et de penser d’une manière critique et créative.

En outre, un esprit d’entreprendre, un mode de vie sain, un souci de durabilité et un sens aigu de la responsabilité personnelle et civique seront des atouts incontestés.

Enfin, apprendre à apprendre (un apprentissage pour la vie) sera une compétence essentielle au succès d’une carrière professionnelle et d’une vie.

S’il est difficile de prédire l’avenir, il est possible cependant d’imaginer les types de compétences, d’aptitudes et d’attitudes que l’élève devra acquérir et développer pour fonctionner demain avec succès. Mais, même si elles ne sont que des demi-vérités, il est souhaitable de prendre en compte les tendances mondiales en éducation, si on ne veut pas courir le risque d’accuser un retard que l’on ne pourra jamais rattraper.

A l’ère de l’information et de la communication, il est indispensable de savoir juger, évaluer et synthétiser les informations véhiculées par les TIC.

Le citoyen aura une double fonction : une fonction sociale pour assurer la cohésion sociale dans l’Europe de demain et une fonction économique afin d’être un membre productif de la société.

Il appartient à l’école d’équiper chacun et chacune des connaissances nécessaires à son épanouissement personnel, des compétences pour lui assurer l’accès à l’emploi et une entrée réussie dans la vie active et la garantie de durée dans une société centrée sur la productivité, tout en lui donnant les moyens de se former tout au long de la vie.

Mais la tâche de l’école est bien plus difficile encore car, au-delà des compétences à faire acquérir, elle doit répondre également à la question de comment les acquérir, compte tenu que chaque élève est différent dans son mode d’apprentissage, dans sa motivation et dans ses intérêts.

Même si cela ne signifie pas qu’il faille renoncer au passé – lire, écrire et calculer seront toujours des fondamentaux-, l’école devra, sans nul doute abandonner son approche traditionnelle basée sur un programme d’études au profit d’une approche centrée sur les résultats de l’apprentissage, si elle veut répondre aux attentes formulées.

Le monde de l’éducation est également affecté par les grandes transformations de la société car la globalisation de l’économie, la pression économique du marché libre basée sur l’efficacité et l’excellence, les droits de l’homme, l’égalité entre l’homme et la femme déterminent, aujourd’hui déjà, les objectifs éducatifs de l’éducation du XXIème siècle.

OUTILS D’APPRENTISSAGE

L’école n’a plus le monopole du savoir car les médias, la télécommunication et les réseaux sociaux sont, aujourd’hui, des aides puissantes à l’acquisition de compétences. La mémorisation devra céder  la place à l’analyse, la synthèse et  à l’évaluation. Grâce à la technologie, les logiciels sont, à présent, adaptés aux besoins de l’apprenant individuel.

Le rôle de l’enseignant changeant, il appartient au monde politique d’intégrer les compétences du XXIème siècle dans le cursus scolaire et de mettre en place une formation qui permette aux enseignants de faire acquérir ces compétences, de veiller aux moyens pour un apprentissage efficace et pour une évaluation objective des résultats atteints.

BOÎTE A OUTILS DU CITOYEN EUROPEEN

L’Union Européenne a déterminé un plan stratégique de coopération dans le cadre de l’éducation et de la formation avec 4 objectifs (ET 2020 du 29/5/2009) :

  • faire de l’apprentissage pour la vie et de la mobilité une réalité
  • améliorer la qualité et l’efficacité de l’éducation et de la formation
  • promouvoir l’équité, la cohésion sociale et la citoyenneté responsable
  • stimuler la créativité et l’innovation ainsi que l’esprit d’entreprise à tous les niveaux de l’éducation et de la formation

Elle a défini un Cadre de Référence européen (28/12/2006) avec des compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie à savoir :

  • la communication en langue maternelle
  • la communication en langue(s) étrangère(s)
  • la compétence mathématique
  • les compétences de base en sciences et technologies
  • la compétence numérique
  • apprendre à apprendre
  • les compétences sociales et civiques
  • l’esprit d’initiative et d’entreprise
  • la sensibilité et les expressions culturelles

 

Les compétences clés comprennent les connaissances transférables, les aptitudes et attitudes nécessaires à chacun pour son épanouissement personnel, son développement, son insertion sociale et l’emploi.

Elles se divisent en 2 parties :

1. les compétences se référant à des contenus matière : en langue maternelle, en langue(s) étrangère(s), en mathématique, en sciences et technologies

2. l’autre moitié se référant aux compétences transversales : compétence numérique, apprendre à apprendre, compétences sociales et civiques, esprit d’initiative et d’entreprise,  sensibilité et expressions culturelles)

 

Le concept de compétences clés est basé sur la philosophie d’un apprentissage qui comprend les éléments suivants : un apprentissage actif, participatif, coopératif et interactif centré sur les besoins et intérêts des apprenants ; un apprentissage différencié ; la pensée critique, le partenariat entre le maître et l’élève et une évaluation transparente.

Le cadre de référence européen * n’est pas un carcan mais un cadre général qui laisse la place aux états membres pour intégrer leurs priorités. Il propose des compétences à acquérir dans les disciplines de base et des thèmes transversaux interdisciplinaires qui interviennent dans les compétences et les relient. Compétences et thèmes transversaux forment les savoirs, les savoir-faire et les attitudes nécessaires pour la vie, l’emploi, l’insertion sociale, pour une citoyenneté active et un apprentissage pour la vie.

Les compétences clés sont développées et utilisées dans toutes les disciplines. Ainsi, la compétence civique peut être développée également dans le cours de physique : coopération, respect des opinions d’autrui, recherche de l’information.

Elles devraient être acquises à l’issue de l’enseignement obligatoire et servir de base à un apprentissage pour la vie.

L’élève, à cet âge, devrait être capable de rechercher, sélectionner les informations, les comprendre, les relier les unes aux autres et les systématiser afin de les utiliser avec efficacité dans son apprentissage, dans ses activités créatives et dans la vie quotidienne. Il aura pris conscience également de l’existence de modes d’apprentissage différents. Il sera à même de choisir la méthode qui lui convient le mieux et d’évaluer de manière critique ses résultats. Au besoin,  il sera capable d’identifier les obstacles ou problèmes qui empêchent ou freinent son apprentissage et de dresser un plan pour les surmonter ou les éviter.

* Le Parlement et le Conseil Européen recommandent (18/12/2006) que l’éducation et la formation initiale offrent à tous les jeunes les moyens de développer les compétences clés à un niveau tel qu’ils soient armés pour la vie adulte et afin qu’elles puissent servir de base à d’autres apprentissages et dans d’autres étapes de leur profession.

Une condition essentielle pour développer avec succès les compétences clés des élèves est que le maître lui-même possède aptitudes et compétences.

Il faudra donc que la formation initiale et la formation en cours de carrière préparent les enseignants à d’autres missions, à jouer d’autres rôles que celui de dispensateurs de la connaissance.